Le hasard d'une rencontre quotidienne ~ Swann A. Prescott
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Aaron W. Kampbell
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Sujet: Le hasard d'une rencontre quotidienne ~ Swann A. Prescott Mar 1 Jan - 9:15
Qui entre en jeu ?
★ « Qui ose traverser les grands fleuves ne craint pas les petites rivières. »
Feat
Swann A. Prescott Personne agréable ▬ Discussion
...
L'homme regardait, de ses yeux sans vie, le vieux pont comme s'il attendait que celui-ci lui donne une réponse. Il peut toujours attendre. Il hait de pont. Il le hait plus que tout et pourtant, le voilà qui reste à le regarder pendant plusieurs heures par jour. Enfin aujourd'hui, on pouvait être fier de ce grand gaillard. Ce dernier avait plutôt bien occupé sa journée pour une fois. Il était allé jeter tous les déchets qui traînaient autour de lui, dans la baie la plus proche. Puis il avait acheté des pizzas avec ses sous encore en poche, pour tout le monde, mais lui était allé manger un simple sandwich en triangle dans le parc. Il puait. Un bain dans le lac comme nos ancêtres. Aaron trouvait plus agréable, plus proche de la terre... mieux. Donc il ne se lassait pas de nager tout nu, lorsqu'il n'y a jamais personne pour aller nager pendant une demi-heure dans l'eau glacée. Simple balade de routine, il a fini par se battre dans les rues mal famées et chercher un bout de vieux drap pour éponger sa plaie. Simple quotidien... Aaron est devenu une simple marionnette quand il s'agit de se battre. Avant, il aurait trouvé ça mal. Mais parfois ça le défoule, ça lui fait du bien. Il n'est pas particulièrement violent, mais il en a marre qu'on se cherche des poux à chaque fois qu'on croise un plus faible que soi. Il en connaît un rayon. Finalement il est revenu au point de départ ou presque, sur son fidèle rocher devant le pont de pierres sombres...
Main composée de cinq doigts. La voilà qui se fait un chemin dans une poche de jean usé. Elle ressert ses ongles sur un paquet de carton et le tire violemment vers l'extérieur. Le pouce, bien entrainé par ce mouvement répétitif, qu'il fait plusieurs fois par jour, releva le haut du paquet pour laisser des bâtonnets couleur caramel hisser leur tête de là. Viennent la relève de l'index et du majeur qui capture une des clopes, laissant apparaître ses bas blancs. La main monte dans l'atmosphère avant de venir se coller contre les lèvres pour y passer le futur cadavre brûlé. Elle finit son tour de passe-passe en revenant au point de départ, remettant dans la prison de tissu, la boite dromadaire. Il ne restait plus qu'à l'autre main d'allumer cette cinquième clope de la journée et voilà que notre héros de roman pouvait savourer sa clope... s'il la savoure encore... Il sait juste qu'il peut plus s'en passer. Même le geste est devenu essentiel.
▬ Ptain voilà que t'es bleu toi aussi. Rivière de merde. Tout c'que tu fais, c'est copier le ciel... C'est nul de ta part. Tu sais pourquoi il est bleu le ciel ? Hein ? Non. Alors change de couleur, tu me dégoûte.
Cessez vos rires. Ce bon vieux loup solitaire est peut être moins fou qu'on le croit. Car que savons nous de la folie ? Au final, on dirait juste un enfant qui a de l'imagination et c'est bien ce qu'il est au plus profond de lui. Un pauvre gosse qui n'a de conversation qu'avec les créations de Dame Nature. C'est vrai qu'il est un peu fou. Fou. Mais qu'est ce que c'est vraiment ? Des traumatismes du passé, un cerveau qui bug... ? Le propriétaire n'y peut pas grand chose si le ciel lui est tombé sur la tête. Aaron sait bien qu'il n'est pas comme tout le monde. Mais ça fait tellement longtemps qu'on le regarde de travers, qu'il a finit par s'en moquer. Il parle à un arbre s'il veut, du moment que ça lui va à lui. Imaginez qu'un jour, un scientifique prouve que les arbres ont une âme ? Ils se retrouveraient bien cons. L'artiste lui, se fait la conversation avec n'importe quoi. Car c'est pas la pierre qui va le regarder de travers.
Il leva les yeux vers le ciel un instant. Soleil bas. Jaune légèrement orangé. Température changeante. 16H30. Aaron connaît trop bien cette heure... Il sait aussi que dorénavant, ça veut dire que quelqu'un va venir le faire chier. Le faire chier... ou lui tenir compagnie, il ne sait pas vraiment au final. Disons qu'il a finit par ne plus grogner comme un chien de garde à sa venue, il a finit par répondre à ses questions … dans la limite du raisonnable. Le sans-factions s'est rendu compte à quel point il avait put être un piètre gentleman lorsqu'elle s'est présentée les premières fois. Barf, elle est aussi bornée que lui... alors bon, ils ont finit par trouvé un accord. D'ailleurs, même si Aaron était aveugle, il était sur que maintenant, son corps tout entier saurait quand la jeune femme allait se pointer. C'était devenu tellement habituel. Parfois elle lui faisait la surprise de venir trois jours par semaine, mais généralement, c'était un jour, une heure. Point. Le grand brun savait que c'était aujourd'hui. La distance qui séparait la dernière fois et celle qu'il y a eu la semaine dernière correspondait. L'homme est doué avec les heures. Il a tellement inspecté l’horloge du salon de chez ses parents quand il était petit. Il a tellement compté les minutes pour aller rejoindre sa cachette... Alors il termina sa clope et l'attendit. On ne fume pas devant une jeune femme...
Spoiler:
Désolé un peu court je trouve...
To be continued ...
Le hasard d'une rencontre quotidienne ~ Swann A. Prescott